31 janvier, 2010
Conclusion générale du sort des tsiganes durant la seconde guerre mondiale
A travers ce dossier, on constate que l’internement des tsiganes pendant la seconde guerre mondiale n’a été que le triste aboutissement de la politique de sédentarisation forcé des nomades souhaité par la majorité de la population française, mais cette volonté n’aurait pu que rester utopie sans l’intervention des pouvoirs publics français qui conduirent à la création de camps sur tout le territoire français. Cet épisode restera à jamais comme la plus grande trahison de l’histoire française puisque pour la première fois, on ne s’est pas contenté comme on l’avait toujours fait de désigner les nomades comme des voleurs, assassins, on les a rassemblé dans des camps où l’horreur de la guerre a conduit à leur sous-alimentation dans un premier temps puis à la déportation, suivant les camps, des hommes réquisitionnés par les Allemands pour aller travailler en Allemagne ; la plupart n’ont pas survécu. Certes, la portée de cet emprisonnement a été atténuée par des actions individuelles comme celles du père Jollec ou encore Fleury mais ces actions sont extrêmement rares comme des étoiles dans la nuit. Les témoignages de tous les nomades enfermés durant la seconde guerre mondiale s’accordent sur ce point : les français en général étaient relativement « contents » que ces nomades soient enfermés, ils pensaient qu’avec leur internement les vols de poules, enlèvements d’enfants allaient cesser. Enfin, ce que Jacques Sigot relate dans ses écrits est extrêmement peu flatteur pour la population, ici, de Montreuil-Bellay qu’il présente comme des personnes sans foi (alors qu’ils se présentaient comme des bons chrétiens) puisque d’après les témoignages des nomades du camp, la population montreuillaise se rendait le dimanche en famille au camp et se promenaient le long des barbelés en observant les nomades comme des animaux dans un zoo. Cette promenade dominicaine de la population locale a marqué très profondément les internés qui étaient déjà très affectés par le manque de liberté. Elle démontre le climat délétère qui régnait à l’époque aux alentours des camps d’internement ainsi que la peur qui accompagnait chaque libération de nomades.
Par Elrond le 31 janvier, 2010 dans Le peuple tsigane
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